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dimanche 22 août 2010

Les articles d'Alain Rey sur Voie militante : Déni de réalité et échecs électoraux !


Déni de réalité et échecs électoraux !
Par Alain Rey • 8 oct, 2008 • Catégorie: Points de vue

Le sujet de réflexion que dans ce billet, j’aimerais proposer aux lecteurs de ce blog est le suivant :

Un parti dont une partie des militants vivent dans la culture du déni de réalité peut-il prétendre revenir un jour, même lointain, au pouvoir ?

Au risque que de bons esprits accusent ce blog de pornographie, je me risquerai à donner la définition Freudienne de la notion de “Déni”, à savoir :

Déni, vocable proposé par Freud en 1923 pour caractériser un mécanisme de défense par lequel le sujet refuse de reconnaître la réalité d’une perception négative, et plus particulièrement l’absence de pénis chez la femme. Ce déni est pour Freud un des éléments du processus conduisant à la psychose, c’est par cette négation de la réalité que le psychotique va rejeter la réalité extérieure et reconstruire une réalité hallucinatoire.
Je prendrai comme support à ma réflexion, ce qu’à l’Été 2007 on a pu nommer “l’affaire Blum”.
Cette “affaire” commence au lendemain de la croisière du Président élu, de son nom d’état civil, Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa sur un yacht appartenant à Vincent Bolloré, ces congés gratuits suscitèrent maintes critiques, plus acerbes que celles qu’ont provoqué la célébration électorale de la victoire présidentielle du candidat de l’UMP au Fouquet’s... et pourtant dans ce cas qu’avions-nous ?
L’ancien ministre de l’intérieur, qui se laissait inviter par Dominique Desseigne, propriétaire du premier groupe casinotier de France, activité qui comme chacun sait est sous la tutelle du ministère de l’intérieur !
Le garde champêtre qui mange du lièvre à la table du braco !
Las ! Il me souvient des quolibets des mes camarades du parti socialiste, quand je m’efforçais d’attirer l’attention sur ce paradoxe, à l’un (dignitaire de la commission des conflits) qui a répondu à mon courriel : “Si tu savais qui dîne, à gauche au Fouquet’s ?!” j’ai répondu, moi dont le grand-père fut l’auteur des mosaïques ornant, dans l’entre-deux-guerres, cet établissement : “Raimu y avait table ouverte mais lui ! Il savait lire !”
S’agissant de la croisière, même si on eût souhaité un président se mettant au travail à l’instant de l’annonce de sa victoire, rien de tout cela, une simple faute de goût, ce qui n’étonna guère ceux qui, comme moi, ont eu dans un cadre associatif l’incommensurable corvée de recevoir, en 1997, l’ex-maire de Neuilly.
Et puis, avec une insigne maladresse, un communiqué du groupe Bolloré, croyant ainsi mettre fin à la polémique, rappela qu’il était de tradition dans cette famille de recevoir des personnalités politiques et que notamment, après guerre Léon Blum avait été reçu dans le manoir ancestral de la famille Bolloré... Scandale, vociférations, Léon Blum, l’icône Blum ne pouvait avoir été reçue chez des patrons, c’était impossible !
Et là, insidieusement, nous sommes rentrés dans un délire in abstracto digne des entretiens de Bichat, ce n’était plus des faits réels dont on parlait, mais de personnages recomposés, pour s’adapter au délire collectif dans lequel une partie de la gauche s’abandonna. Par respect et raison je ne reproduirai pas dans ce billet, les déclarations grandiloquentes des descendants (le mot est juste !) du camarade Blum.
Et puis après un temps, non sans jouissance perverse, je le crains, les maîtres de l’Empire Bolloré sifflèrent la fin de partie en publiant :

La photo de Léon Blum sur le seuil de leur demeure de Beg-Meil en compagnie de l’un des leurs, Gwenn-Aël Bolloré, résistant dès l’âge de 17 ans, membre des Bérets verts qui libérèrent la plage et la Ville de Ouistreham.

D’autres, plus cruels encore, sortir de leur bibliothèque un ouvrage de Mémoires poussiéreux, “Mémoires parallèles” où Gwenn-Aël Bolloré narrait cette villégiature de Léon Blum et en donnait la raison : « Après son retour de déportation, sa santé restait précaire, son médecin, le professeur Laporte, décida de l’envoyer se reposer un mois hors de tout contact politique, chez des gens qui “n’étaient pas des salopards”. L’expression était de lui, cela voulait dire des citoyens “qui avaient les mains propres”. C’est ainsi que Léon Blum, que nous ne connaissions pas, débarqua chez ma sœur Jacqueline Cloteaux, à Beg-Meil, avec sa femme et que nous partageâmes sa convalescence. Physiquement fatigué, son esprit avait superbement supporté l’épreuve et sa conversation ne manquait ni de charme ni d’enseignement. »
Et oui ! Encore marqué par l’esprit de la Résistance, où tous étaient égaux dans la lutte contre le nazisme et l’état félon et collaborateur de Vichy, Léon Blum accepta de résider chez des “patrons”pour lui, en réalité des camarades de la Résistance. Résistance qu’ignorèrent nombres de ses anciens camarades de la SFIO ! ... évidemment soixante ans après cette société sans classe que fut la Résistance est bien oubliée et un inepte racisme de classe est apparu dans une certaine “gauche”.

Et les Législatives furent gagnées par la droite !

Défendre des principes et non des places, avoir toujours à l’esprit qu’être de gauche c’est refuser de tromper le peuple de gauche, ce que fait sans vergogne la droite non républicaine, celle qui n’a rien d’autre à proposer que le culte dérisoire d’un Chef, prétendument visionnaire et non l’Égalité et la Fraternité, valeurs cardinales sans lesquelles aucune Liberté n’est possible, et surtout valeurs sans lesquelles la gauche est indigne d’ avoir des responsabilités nationales.


Tags : Elections, Médias, Points de vue, Politique
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