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dimanche 17 avril 2011

Quel avenir pour Vernon (Eure, Haute-Normandie) Chapitre 1) Prolégomènes historiques,





Quel avenir pour Vernon ?

Question apparemment  inappropriée s'agissant d'une Ville, dont les historiens ne peuvent donner la date de la création et se limitent à préciser que : "la présence d'une agglomération à l'époque antique est probable...l'existence de la Ville est attestée à l'époque mérovingienne"(In "Le Vieux château de Vernon", Musée municipal AG Poulain, 1989, page 12 et suivantes)
Question saugrenue, s'agissant d'une Ville qui le 8 juin 1940 a été victime d'un bombardement, qui n'avait pas d'autres raisons d'être (l'armée française ne défendant pas cette commune) que de semer la terreur au sein de sa population.(se reporter  à un autre article de ce blog )
 Objectif (qualifiable de crime de guerre, selon les critères retenus par le tribunal militaire international de Nuremberg : "...la destruction sans motif des villes et des villages ou la dévastation que ne justifie pas la nécessité militaire." ) qui fut parfaitement atteint, puisque dès le 11 juin 1940 on ne comptait plus que 150 habitants sur 8000 à Vernon, soit une Ville désertée par 98,125% de sa population !
 Mais à Evreux c'est plus de 99% de ses habitants qui quittèrent la Préfecture de l' Eure, au 11 juin 1940 ! Puisque ne restèrent à Evreux que 172 de ses 19300 habitants  ! ( In "L'Eure de la Préhistoire à nos jours", sous la direction de Bernard Bodinier, Éditions Jean-Michel Bordessoules, 2001, pages 398 et suivantes).

Et pourtant !

La question se pose à l'aube de l'entrée dans le neuvième siècle de la construction des premières fortifications de Vernon ( Première tour : "Turris", donjon carré en pierre) construites en 1123 par Henri 1er Beauclerc, Roi d' Angleterre et Duc de Normandie , in "Le Vieux Château de Vernon" (op.cit. supra) Et ce depuis que lors du conseil municipal du cinq novembre dernier (2010) un projet voulu par le seul Maire de Vernon (Philippe N'Guyen Thanh , PS) a été rejeté par un conseil municipal qu'il était censé contrôler.
Cette situation étant exceptionnelle dans l'histoire politique de Vernon, nombre de commentateurs pensaient que les jours de la municipalité de gauche de Vernon étaient comptés.

Un précédant existe cependant, même si à Vernon il est de bon ton de feindre de l'ignorer !

 Lors des municipales de mars 1977, pour la première fois depuis son élection en 1946, Georges Azémia se vit contesté par la gauche et sa liste fut battue au second tour.
Ce qui semble fort banal, mais il convient de préciser que Georges Azémia (dont le Frère aîné fut Maire d'Evreux,  la préfecture de l' Eure et la première commune de ce département par sa population , alors que Vernon occupe la seconde !) avait commencé sa "carrière" politique, lors d'une cantonale, en se réclamant du Front Populaire.
 SFIO, il devint membre du Parti Socialiste à sa création, mais anticommuniste primaire il ne put admettre la signature du Programme commun de Gouvernement de toutes la Gauche en 1972.

C'est depuis cette époque que je me passionne pour la vie politique vernonnaise :

 N'ayant pas encore vingt ans en mars 1977,  je m'aperçu que le résultat du premier tour à Vernon bénéficiait, dans Le Monde, de quelques lignes de commentaire.

 Vernon, la commune dont est originaire ma famille maternelle depuis la fin du XVIII siècle et où je pris (m'a t'on dit !) mon premier bain, à l'âge...de quinze jour, chez nos cousins de la famille Soret !

Alors, délaissant les résultats de Paris et le sort électoral de celui qui depuis 1974 était pour moi "L' arriviste, le traitre Chirac" (En ce temps je soutenais le Général Jacques Chaban-Delmas !) je découvris que si, à Vernon, les socialistes et les communistes avaient fait liste séparé, il avait été convenue que le parti en tête au premier tour obtiendrait de désigner, parmi les siens, le nouveau Maire de Vernon ...et le Parti Communiste Français (le parti de mon oncle Roger Hartmann, qui eut Georges Marchais comme chef de section ! ) fut  en tête au premier tour !

Là,  les combines politiciennes des pseudo-gaullistes de Paris ne me concernait plus !

 Et j'attendais,  avec impatience, le résultat du second tour...scrutin où, à Vernon, le Parti des fusillés a obtenu, en définitive, un score des plus médiocre.
 À raison des lois électorales de l'époque, il n'y eut que trois communistes élus au Conseil Municipal de Vernon et cependant, en application de l'accord signé, Lucien Pommier fut élu Maire de Vernon, alors que le PS avait obtenu un nombre nettement supérieur de conseillers municipaux !

Ce qui valu, à en croire Le Monde de l'époque, quelques désagréments aux dirigeants de la Fédération de l'Eure du Parti Socialiste et des "explications" à fournir à Solférino !
Il est vrai, qu'à cette époque, le Premier Secrétaire du Parti Socialiste n'était pas exactement un(e) prête-nom des divers courants qui contrôlaient le parti ! Et encore moins un(e) velléitaire faisant preuve d'autoritarisme à l'instar des derniers dirigeants du Parti dit Socialiste !

Aussi, durant les trois premières années de ce mandat de six ans, ce ne fut qu'harcèlement continuel du Maire Lucien Pommier , harcèlement venant autant des PS du conseil municipal,  que des "SFIO" de Georges Azémia !
Harcèlement, qui se termina par la démission ( EN COURS DE MANDAT !) de Lucien Pommier, il convenait donc de réélire un nouveau Maire.

Logiquement, c'est André Goudeau,
 le "premier des socialistes" de l'époque qui aurait dû l'emporter...MAIS L'ÉLU FUT : GEORGES AZÉMIA, QUI TERMINA (EN 1983) LA MANDATURE COMMENCÉE EN 1977 PAR LUCIEN POMMIER.

À en croire "les anciens" cette élection ne fut possible que grâce aux votes des élus communistes en faveur de Georges Azémia, qui préfèrent "donner" la Mairie de Vernon à un anticommuniste notoire plutôt qu'à un socialiste !
 Car, pour eux, en les harcelant (même sur l'ordre de Solférino ! ) les "socialistes" de Vernon avaient trahi le Peuple de Gauche !

Il est a noter qu'il n'existe (à ma connaissance) aucune étude historique de cette période, alors qu'André Goudeau est considéré, à juste titre, comme étant l'un des meilleurs connaisseurs de l'histoire de Vernon :

Et pourtant, depuis mon adhésion en 2003 au CEV(sous la présidence d' André Goudeau), je m'efforce de lire les diverses publications de cette société savante.

"Tout ça, c'est le passé !" m'écrira t'on en commentaire !
 Certes, certes, mais dans une ville assez pudique pour ne pas se formaliser que le martyr de Vernon (le 8 Juin 1940) ne soit jamais commémoré, par les édiles municipaux, cela ne veut pas dire que ces faits de l'histoire politique de notre ville ne conditionnent pas les actions des successeurs des élus de 1977.

Depuis l'éviction d'Oscar Perrot (le Maire du régime félon et collaborateur de l' État Français) en 1944 Vernon n'a connu que six Maires, dont deux dirigèrent la commune durant plus de dix ans :

                                             - Georges Azémia, de 1946 à 1977 et de 1980 à 1983, soit en tout un mandat qui s'écoula sur trente-quatre ans. 
              - Jean-Claude Asphe de 1983 à 2001,  soit 18 ans.

Deux autres Maires eurent des mandats très court :
 Albert Poutot de 1944 à 1946 et donc Lucien Pommier, Maire de 1977 à 1980.
Et un seul  Maire (Jean-Luc Miraux, de 2001 à 2008) eut un mandat d'une durée exceptionnelle de sept ans, à raison d'un "tripatouillage" institutionnel,  voté en 2005.

C'est à cette aune historique qu'il faut apprécier le vote de défiance qui fut émis, le 5 Novembre 2010, par le Conseil municipal de Vernon à l'encontre de la politique menée par Philippe N'Guyen Tanh , Maire de Vernon.

"L'histoire ne se répète pas, elle bégaie"dit on, dans mon prochain article, je m'efforcerais de terminer cette étude sur l'avenir de Vernon en tenant compte de l'apport du dernier conseil municipal du 15 avril 2011.