Palestine, l’exigence du courage politique
Par Alain Rey • 20 jan, 2009 •
“Palestine l’exigence du courage politique”, ayant signé cette contribution thématique au Congrès de Reims, comme d’autres socialistes Eurois ( Dans l’ordre des signataires, François Loncle, Bernard Bonnechère, Jérôme Pasco, et Rachid Mammeri), je n’ai pu que me réjouir d’entendre sur France-Info François Loncle traiter, même dans le court temps qui lui était accordé, des raisons qui ont conduit à l’intervention de Tsahal à Gaza, et en particulier de la plus importante de ces raisons, la proximité des élections législatives anticipées Israéliennes, qui auront lieu le 10 février prochain.
Plus tôt que de beugler ou pire à mes yeux, de laisser beugler “Israël assassin !” nos politiques Ébroïciens, prêt à tout pour se faire réélire, feraient mieux de réfléchir à cette courte intervention du Parlementaire Socialiste de l’Eure.
Comme l’écrit à juste titre l’universitaire Yoran Mouchenik, dans Le Monde (N° 19886, Jeudi 1 janvier 2009, page 16) en Israël le système électoral est un frein au règlement du conflit.
Le système électoral israélien à la proportionnelle intégrale par scrutin de liste avec une unique circonscription ( l’État d’Israël tout entier) permet à tout parti recueillant au moins 2% des suffrages d’être représenté à la Knesset, ce qui fait que lors de l’élection en 2006 de la XVIIème Knesset, douze partis était représentés au parlement Israélien.
Que mes lecteurs membres du parti socialiste comprennent bien qu’avec ses circonscriptions fédérales, sont seuil de 5 % pour avoir des élus et diverses “trouvailles” pour garantir la représentativité nationale des courants, le régime électoral interne du Parti Socialiste ferait, en terre d’Israël figure de régime électoral peu démocratique ayant pour seul but de permettre l’existence d’une majorité forte et stable dans les instances représentatives !
Avec 120 élus pour la Knesset, n’importe quelle Fédération du PS passerait en Israël pour une assemblée pléthorique et je ne traite pas du Conseil National du Parti Socialiste !
À la Knesset, le parlement Israélien, le petit parti Gimlaey Israel Laknesset (hébreu: גיל - גימלאי Gil, les retraités d’Israël a, avec 4,6% des voix, 7 députés, soit le quart des élus de ישראל לכנסת Kadima, le premier parti d’Israël, qui a une alliance avec ce parti charnière, de même le Likoud avec les partis Ultra-Orthodoxes, seul un homme de la stature du Général Yitzhak Rabin pouvait dans ces conditions avoir l’autorité nécessaire pour conduire les peuples de Palestine à la Paix.
J’écris “les peuples de Palestine”, mais il faut remarquer que dans ce qui fut la Judée Romaine donner un nom à ce lieu c’est prendre parti pour l’un ou l’autre des belligérants, cas assez rare en histoire et qui n’a d’autre exemple que les vocables retenus pour désigner la guerre qui sévit aux États-Unis d’Amérique entre 1861 et 1865, “Guerre Civile” ou “Guerre entre les États”.
Brûler des drapeaux d’Israël ne retranchera rien à cette réalité politique, pas plus que la pitoyable déclaration de pion apeuré qu’a commis le bureau de la Fédération de l’Eure du Parti Socialiste en complément de la déjà peu glorieuse déclaration de principe produite au National par “l’élite” du Parti Socialiste.
En Palestine la paix est indissociable de la notion d’État Laïque. Le Liban est mort d’avoir donner un rôle constitutionnelle aux diverses communautés religieuses existant sur son territoire. Faut-il un État en Palestine ou deux États, je ne sais , même s’il est impossible de revenir sur la création d’Israël et que le statut donné dans cet État souverain aux Arabes Israéliens est par trop critiquable et semblable à celui des sujets français du département d’Algérie (Les “indigènes”, comme on disait alors) pour être proposé au Peuple Palestinien résidant en Israël, en exil ou dans les territoires occupés?
Mais de toute manière, aucune paix réelle n’existera sans laïcité, en Israël ou dans un État Palestinien.
Oserais je rappeler que le Fatah est membre de l’Internationale Socialiste, ce qui n’est pas exactement le cas du Hamas !
- Pour qui n’a pas oublié que Jacques Delors est l’homme qui a introduit dans les pratiques de la Communauté Européenne la notion de droit canonique qu’est le principe de subsidiarité (lire sur ce concept, le remarquable article, “La Subsidiarité, principe contre-révolutionnaire”, de Philippe Forget, dans la revue La Raison, l’organe de La Libre Pensée) !
- Pour qui a entendu un jour les discours d’inspiration christique de Madame Ségolène Royal !
- Pour qui a entendu un jour les discours d’inspiration christique de Madame Ségolène Royal !
Comment s’étonner de cette incapacité du Parti de Jaurès a apporter une réponse lucide à la question palestinienne ? !
Que se soit dans son actuelle majorité ou dans son opposition, le parti socialiste n’a plus d’autre “logiciel”, comme écrirait Denis, que celui de la morale catholique apostolique et romaine, alors que le XXI siècle s’il ne fait pas le choix de la laïcité sans qualificatif sera le siècle non de l’Apocalypse mais celui de la disparition de la civilisation des Lumières, comme le siècle des Antonins fut celui de la fin de Rome, pour ne pas avoir su endiguer l’intolérance chrétienne aux autres Religions.
J’ai dit !
Alain Rey-Hartmann, Membre du groupe Marianne de La Libre Pensée.
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Tags : International, Parti Socialiste, Politique
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