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jeudi 6 mai 2010

Quand la presse Normande ratiocine à propos de Laurent Fabius !

Il est des sujets d'articles qu'on aimerait oublier, mais à mon grand regret depuis un mois je ne puis me résoudre à me taire,  or donc faisons, mais faisons vite, si je puis me permettre de paraphraser Napoléon III à Cavour !

Le huit avril Laurent Fabius a participé à Giverny (Eure) à l'inauguration de l'exposition :"L'impressionnisme au fil de la Seine", invité aux vernissages des expositions de l'Ex-musée de la fondation Terra depuis sa création, dès réception du carton je me suis conformé à ses indications pour m'inscrire à cette réunion, et tout s'y déroula d'une manière parfaite, même le retard de l'amie qui m'accompagnait ne nous empêcha point d'arriver avec une avance suffisante et, à quelques minutes près, évita probablement qu'en traversant la voie qui sépare le parking des locaux de la fondation Terra nous fûmes victimes de la voiture folle qui, sans raison autre que l'état alcoolisé de son conducteur, défonça le parapet qui séparait cette voie du ru qui irrigue le bassin aux nénuphars de la maison Monet.
Le carton d'invitation précisant bien que la cérémonie d'inauguration commençait à 19heure par des discours, arrivé vers 18 heures nous avons hésité à débuter notre tour par la visite....
"Qui sait ? " ai  je dit à  mon invitée, l'invitation ne mentionne qu'une simple participation de Laurent Fabius, mais peut être finira t'il par prendre la parole ce qui serait  bien plus passionnant que d'entendre les, comment dire, les discours convenus des autres responsables politiques annoncés à cette manifestation...."Si Laurent Fabius vient !" me répondit elle avec sagesse.

Quel plaisir et quel tourment aussi pour moi quand je vis Laurent Fabius arriver, tourment car alors tout en parcourant l'exposition je me demandais, de manière de plus en plus obsessionnelle: "Va t'il parler ?"

 Le long et inaudible discours du président Destans fut pour moi un terrible supplice, regardant les micros je n'arrivais pas à comprendre la difficulté que je rencontrais à l'entendre: "Ou je deviens sourd ou il est aphone" ai  je grommelé et tentant d'entendre quelques unes des paroles susurrées par le Président du Conseil Général de l'Eure, je ne pouvais m'empêcher de regarder Laurent Fabius et alors que le suplice oratoire de Jean-Louis parvenait à son terme, j'eu un moment d'intense bonheur, je venais de voir Laurent Fabius prendre cette attitude si caractéristique de ceux qui vont devoir improviser un discours nullement préparé, Laurent Fabius allait parler...ce qui fut le cas, et j'en touchais largement mon salaire.

















Sur le fond il s'agissait simplement d'un discours improvisé, partant d'une lecture d'un instant de la réédition d'un ouvrage que Clemenceau consacra jadis à son ami Claude Monet, mais en entendant le Premier Ministre vivre son intervention impromptue, j'étais moi aussi transporté dans le passé qu'il nous faisait revivre si brillamment, je me remémorais cette scène (tant de fois conté lors de réunions familiales) de la rencontre de ma Mère avec Claude Monet:

Quelques années avant la mort de Claude Monet ma Mère, alors enfant, avait oublié son petit panier à la gare de Vernon, agitation de nos cousins Soret: "La cousine de Paris a perdu son panier !" et puis, en ces temps où chacun se parlait ce drame ne mit pas longtemps à être connu du chauffeur de Claude Monet qui (venant prendre livraison à la gare de Vernon de quelques commandes de son Maître) avait retrouvé...Le Panier !
Ainsi ma Mère fut conduite chez Claude Monet (déjà presque aveugle) qui lui remit lui même le fameux panier !






























Photo, d'une de mes cousines Soret promenant ma Mère dans sa carriole.


L'histoire de la découverte, et de l'achat de la Madeleine Fabius errait aussi dans mes pensées.
 Histoire telle que me l'a raconta (en sixième ! ) Arnaud  mon meilleur ami d'alors, dont l'une des grands-tantes( La Contesse d' Andigné) avait hérité "d'un machin tout noir",  peint par on ne savait qui et qui s'était empressée de mettre la chose aux enchères à Drouot,  à la fin des années trente..."chose" qui se révélat être un La Tour, peintre alors bien oublié, même si quelques  tableaux de Georges De La Tour figuraient dans l'exposition consacrée à l'Orangerie, en 1934,  aux peintres de la réalité en France au XVII siècle.














La Madeleine au miroir, dite aussi la Madeleine Fabius.
 Il faut avoir à l'esprit que lors de sa découverte par André Fabius, en 1936 lors d'une vente ordinaire, ce chef d'oeuvre de clair obscur était recouvert de crasse en sa partie aujourd'hui lumineuse !
 Il fallait incontestablement en grand sens artistique pour y voir l'oeuvre d'un peintre, Georges  De La Tour, que quelques érudits venaient  juste de redécouvrir.


Alors après un si merveilleux après-midi qu'elle ne fut ma fureur de lire dans le seul article consacré  à cette intervention inopinée de Laurent Fabius à Giverny
Article du "Démocrate Vernonnais, Page 7, livraison du 14 avril 2010,
Cela fait près d'un mois que je lis et relis ce carton et j'avoue que la haute idée que j'ai des devoirs de la presse fait que je n'arrive pas à admettre qu'un titulaire de la "Carte de Presse"  puisse inventer tout une histoire à propos d'une prétendue censure des photos de Laurent lors de la visite de l'exposition alors qu'en réalité, à lire le carton d'invitation, il n'était même pas prévu qu'il prenne la parole, ce qu'à mon sens il n'aurait pas fait si le discours de Jean-Louis Destans avait été audible !
Certes rien n'obligeait un journaliste digne de sa carte de Presse à citer dans son article le livre  que Laurent Fabius publiera en septembre, chez Gallimard.
 Ouvrage  où  il nous livrera son regard sur des tableaux qui font la France, mais pourquoi inventer cette histoire de carton d'invitation mentionnant une visite guidé de l'exposition en compagnie des personnalités participant à cette inauguration !

Certes on me répliquera  qu'il ne s'agit que d'une astuce d'un pigiste pour justifier d'une panne d'oreiller......À 19 HEURE ! 

NON ET NON ! ÊTRE TITULAIRE D'UNE CARTE DE PRESSE EST UN HONNEUR QUE NE SAURAIT JUSTIFIER DE TELLES LIBERTÉS AVEC LA VÉRITÉ !

Si le journaliste du Démocrate Vernonnais était en manque d'inspiration pour boucler son article de "tant de lignes" rien ne lui interdisait de citer Laurent Fabius, décrivant dans l'un de ses ouvrages son sentiment à la vue d'un tableau : 
" ...je me retrouve en quelque sorte enrichi : comme si le peintre était venu chercher cette chose immatérielle et floue qui est en moi, et en avait fait un nouvel objet du monde", Laurent Fabius in "Cela commence par un balade"( Chapitre De Staël, page179) livre infiniment plus sensible que le commentaire qu' en ont fait nombre de journaleux, incapables de dépasser la page 44 de cet ouvrage qui en compte 240 !


En complément, à lire pour ceux qui s'intéressent aux relations de vives amitiés unissant Georges Clemenceau et Claude Monet :




Ouvrage aujourd'hui épuisé, mais qui vient d'être réédité 


Et qui, en cette édition, est à nouveau disponible.





















Le lecteur avide peut aussi lire la correspondance de Georges Clemenceau:
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